La grippe aviaire (Grippus (influenzae) avium, peste aviaire classique, peste aviaire européenne) est une infection très contagieuse, avec une évolution aiguë de la maladie, caractérisée par une septicémie, des lésions des organes respiratoires et digestifs. La grippe aviaire est provoquée par des virus grippaux de type A, et en particulier par les sous-types H5, H7 et H9.
Son historique
1880 - Pour la première fois, la maladie appelée "typhus exsudatif du poulet" a été décrite en Italie par Perroncito. Depuis l'Italie, la maladie a été introduite à plusieurs reprises dans différents pays européens et a été enregistrée sous différents noms, notamment en tant que peste aviaire européenne ou classique.
1924-1925 - la peste aviaire s'est répandue aux États-Unis et pendant de nombreuses décennies, elle a été enregistrée en Amérique du Sud, en Afrique du Nord, en Palestine, en Egypte, au Japon, en Corée, en Israël, en Australie, en Inde, aux Philippines et à Ceylan.
1901 - La nature virale de la maladie a été déterminée par Chentanni et Savunots.
1956 - Schaeffer et Waterson ont établi l'identité du virus de la peste aviaire classique et du virus de la grippe de type A.
Après 1971, la peste aviaire classique s'appelait " grippe aviaire".
1979 - une nouvelle classification unifiée a été adoptée pour tous les agents pathogènes grippaux animaux et humains basée sur la structure de l'hémagglutinine et de la neuranimidase, sans tenir compte de l'hôte naturel à partir duquel le virus a été isolé.
De nos jours, la grippe aviaire sous forme de peste est rarement enregistrée, plus souvent cette infection est causée par un sérovar (groupe de microorganismes de la même espèce unis par une structure antigénique commune) du virus A avec une pathogénicité inférieure à celle du virus original de la grippe A.
Ses conséquences sur la santé humaine
Des infections dues à certaines de ces souches ont été observées chez l'homme. Le virus H5N1 peut provoquer une grippe sévère avec un taux de mortalité élevé. La première épidémie de grippe aviaire H5N1 chez l'homme s'est produite en 1997 à Hong Kong. Dans l'ensemble, il y a plus de 700 cas d'infection humaine par le H5N1 - en Afrique, en Asie et en Europe. L'Indonésie, le Vietnam et l'Égypte ont enregistré le plus grand nombre de cas.
Si les humains ne peuvent pas contracter la grippe aviaire en mangeant des œufs, du magret ou du foie gras, ils peuvent contracter la maladie au contact des volailles infectées. La transmission interhumaine est limitée, mais peut causer une pandémie, en cas d’émergence d’un virus bien adapté à l’Homme.
Jusqu'à présent, le virus n'a montré aucun signe de modification génétique pour se propager plus efficacement parmi les humains. Cependant, en raison de la gravité de la maladie que le virus peut provoquer, les autorités continuent de surveiller ces changements génétiques. La grippe aviaire H5N1 est mortelle dans 60 % des cas.
La période d'incubation du H5N1 chez l'homme n'est pas d'au plus 7 jours, mais le plus souvent de 2 à 5 jours.
La grippe aviaire H5N1 peut provoquer des symptômes graves, notamment :
- fièvre supérieure à 38°C
- toux
- douleurs musculaires
Les signes et symptômes suivants de la maladie peuvent varier de légers à graves :
- mal de gorge
- fatigue
- maux d'estomac, parfois accompagnés de diarrhée
- nausée
- douleur abdominale
- douleur de poitrine
- état mental altéré
- convulsions
Certaines personnes atteintes de la grippe aviaire H5N1 développent de graves problèmes respiratoires, notamment une pneumonie et un essoufflement.
Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2005, l'essoufflement survient environ 5 jours après à l'apparition des premiers symptômes.
L'état des personnes atteintes de la grippe aviaire peut rapidement se détériorer. Ils peuvent souffrir d'insuffisance respiratoire et d'insuffisance multiviscérale, ce qui entraîne la mort.
La situation dans le monde
Les épizooties de peste aviaire rapportées dans le monde depuis l'identification de ces virus aviaires ont été très sporadiques : entre 1955 et 2004, un total de 25 épizooties de peste aviaire a été enregistré principalement chez le poulet et la dinde alors qu'une seule a été déclarée chez des oiseaux sauvages.
En Europe, il y a eu des épizooties italiennes et hollandaise. L’Italie a connu plusieurs épizooties : la première, en 1997 était due à un virus H5N2. La seconde, due à un virus H7N1 en 1999, fut plus meurtrière avec près de 14 millions d’oiseaux abattus (et un coût de 200 millions d’euros). L’épizootie hollandaise de 2003, due à un virus H7N7, fut plus meurtrière avec 30 millions d’oiseaux morts ou abattus (soit le tiers de la population des volailles hollandaises), avec la contamination la même année de la Belgique (8 foyers) et de l'Allemagne (1 foyer). L’épizootie de peste aviaire qui a enflammé le Sud-est asiatique a vraisemblablement débuté en Chine, puis a touché la Thaïlande. Ces deux pays, principaux exportateurs de volailles, ont contaminé les autres pays du Sud Est-asiatique en 2003 à la suite d'échanges commerciaux. Les oiseaux migrateurs ont souvent été incriminés pour expliquer la propagation du virus à partir de juillet 2005 vers la Mongolie, le Kazakhstan, puis la Russie jusqu'à la Roumanie la Turquie, la Croatie et l'Ukraine. Bien que le rôle des oiseaux migrateurs ne soit pas toujours prouvé, l'Union européenne a recommandé par mesure de précaution, le confinement des élevages "plein air" en octobre 2005.
Un autre risque difficile à estimer, mais non-négligeable concerne l'importation frauduleuse des oiseaux de compagnie à partir de pays contaminés. La première alerte eut lieu à l'aéroport de Bruxelles en Belgique avec la détection du virus H5N1 asiatique chez deux aigles, apparemment sains, importés illégalement de Thaïlande en octobre 2004. Cependant, l'autopsie de ces aigles permit d'observer une entérite et une pneumonie chez les deux oiseaux.
Le second cas de contamination d'oiseaux de compagnie a concerné des canaris morts en quarantaine au Royaume-Uni (avec isolement du virus H5N1). Ces canaris provenaient a priori de Taiwan en octobre 2005 alors que ce pays n'a été atteint que par un virus H5N2. En fait, cet exemple montre surtout la difficulté de connaître la traçabilité des oiseaux lors d'échanges commerciaux. Cet épisode britannique a, d’ailleurs, justifié un renforcement des mesures d’importation des oiseaux de compagnie en Europe.
L'épizootie asiatique provient en fait d'un virus isolé en Chine en 1996 chez l'oie qui a été à l'origine de 6 décès humains à Hong Kong en 1997.
Puis il a subi un réassortiment viral avec un virus de la caille et un virus de la sarcelle, devenant pathogène pour les oiseaux sauvages, dont le canard en 2002. Le risque pour l'Homme n'a pas disparu à Hong Kong, car deux autres cas mortels ont été signalés en février 2003.
Par ailleurs, ce virus est également retrouvé en Chine chez des oiseaux terrestres comme le pigeon, le moineau friquet et le faucon pèlerin tout en restant pathogène pour le poulet et non pour le canard.
La situation en France
2006 - premier épisode en Ain.
Un premier cas d'infection par le virus H5N1 de la grippe aviaire est confirmé en France sur un canard sauvage trouvé mort dans l'Ain le 18 février 2006.
Le 23 février, la présence du H5N1 est confirmée dans un élevage de 11 000 dindes dans ce même département. Les bêtes sont euthanasiées.
2007 - réapparition dans l'Est. Le virus H5N1 est à l'origine de la mort de trois cygnes découverts en juillet en Moselle.
2015 - un foyer de grippe aviaire H5N1 dans une basse-cour à Biras en Dordogne est annoncé. Des restrictions pour le transport et l'exportation sont imposées, tandis que plusieurs pays dont le Japon cessent d'importer la volaille française et ses produits comme le foie gras.
2016-2017 - Le 28 novembre 2016, un cas de grippe aviaire, cette fois de la souche H5N8 hautement pathogène pour les volatiles, mais non transmissible à l'homme, est confirmée chez des canards sauvages dans le Pas-de-Calais. Quelques jours plus tard, plusieurs foyers sont détectés dans des élevages de plusieurs départements du Sud-Ouest.
Le 4 janvier 2017, le gouvernement décide l'abattage de centaines de milliers de canards élevés en plein air dans 150 communes du Sud-Ouest. Le 21 février, il annonce l'abattage de 360 000 canards d'élevage dans les Landes. La mesure d'abattage préventif est ensuite étendue à 700 communes du Gers, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne, puis suivie au printemps d'une période de "vide sanitaire" de six semaines.
La fin de l'épidémie est officiellement déclarée en France le 5 mai. Mais en 2017 et 2018, des abattages sont ponctuellement pratiqués dans des élevages, surtout dans moitié ouest du pays, après la découverte d'animaux malades.
2020-2021 - Le 8 décembre 2020, un premier élevage de canards dans les Landes, est officiellement contaminé par le H5N8. Malgré les abattages systématiques, l'épidémie fait tache d'huile, touchant au total 15 départements, principalement dans le Sud-Ouest, et obligeant à abattre 3,5 millions de volailles.
Fin 2021 - des cas dans le Nord
Le 3 septembre 2021, la France est officiellement déclarée « indemne d'influenza aviaire hautement pathogène ». Mais plusieurs cas détectés en septembre dans des basses-cours des Ardennes et de l'Aisne, conduisent à relever le niveau d'alerte.
Le 27 novembre, un premier foyer « dû à une souche hautement pathogène » est annoncé dans un élevage de poules pondeuses à Warhem dans le département du Nord.
2022 - La grippe aviaire réapparaît en septembre et octobre 2022, principalement dans l'Ouest et le Sud-Ouest, obligeant à une nouvelle campagne d'abattage.
Un nouvel ordre de confinement général pour les élevages de volailles est alors lancé le 10 novembre.
Le 2 décembre a été les 100 foyers d’influenza aviaire. Plus de la moitié des foyers en élevage sont concentrés dans la région Pays de la Loire dans une zone à risque de diffusion (ZRD) à forte densité de volailles (notamment en Vendée et dans le Maine-et-Loire). L'État décide de faire le vide dans de nombreux élevages ordonnant le départ anticipé à l'abattoir des dindes et canards, espèces les plus sensibles à la maladie.
Au 15 décembre, un “vide sanitare” préventif est décidé dans les élevages des Landes, du Gers et des Pyrénées-Atlantiques dans l'espoir d'enrayer la propagation du virus.
Fin 2022, la maladie devient endémique en France. Ainsi, 2 millions d’animaux ont dû être abattus au cours du seul mois de décembre.
Entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, plus de 20 millions de volailles sont euthanasiées.
2023 - Le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été à nouveau identifié dans le département de l’Oise le 25 janvier 2023 sur plusieurs cadavres de mouettes autour d’un étang de la base de loisir de Saint-Leu-d’Esserent (60340)
Le 4 janvier est 260 foyers en élevage (toute espèce) ont été confirmés en France depuis le 1er août dernier, principalement en région Pays de Loire et dans le département des Deux-Sèvres.
L'information sur la situation sanitaire en France : site du ministère en charge de l’agriculture :
https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-la-situation-en-france
Le virus
Il existe 4 types de virus grippaux: A, B, C et D :
- Les virus grippaux du type A infectent l’homme et de nombreux animaux. L'émergence d'un nouveau virus grippal A très différent, capable d'infecter les individus et d'induire une transmission interhumaine durable, peut provoquer une pandémie de grippe. Par exemple, les virus des sous-types A(H5N1) et A(H9N2) sont des virus aviaires (de la « grippe du poulet ») tandis que les virus des sous-types A(H1N1) et A(H3N2) sont des virus porcins ( de la « grippe du porc » ). Tous ces virus grippaux du type A qui infectent les animaux sont différents des virus grippaux humains et ils ne se transmettent pas facilement d’une personne à l’autre.
- Les virus grippaux du type B ne circulent que dans les populations humaines et entraînent des épidémies saisonnières. Selon des données récentes, les phoques peuvent également être infectés.
- Les virus grippaux du type C peuvent infecter l’homme et le porc, mais ces infections sont généralement bénignes et sont rarement notifiées.
- Les virus grippaux de type D touchent principalement les bovins et on sait qu'ils infectent les êtres humains et causent des maladies.
Le virus de la grippe A est instable dans le milieu extérieur, il est rapidement détruit sous l'action de divers désinfectants. A une température de 55 °C, le virus est inactivé après 1 heure, à 60 °C - après 10 minutes, à 65 - 70 °C - après 2 - 5 minutes.
La clinique et les espèces touchées
Le virus de la grippe A infecte :
- poulets et les canards de tout âge ;
- dindes ;
- pintades ;
- faisans ;
- oies ;
- corbeaux ;
- choucas ;
- moineaux.
- Les Influenza virus peuvent éventuellement infecter d’autres espèces animales comme le porc ou divers autres mammifères, dont l’espèce humaine.
La période d'incubation dure de 1 à 5 jours.
La forme septicémique :
- température corporelle jusqu'à 44 °С ;
- refus de se nourrir ;
- dépression, une perte de sensibilité ;
- bleuissement des muqueuses, de la crête et des oreilles ;
- parésie et paralysie.
Un oiseau malade est assis en faisant la moue, il pose son bec sur le sol, ses ailes sont baissées, sa démarche est chancelante. Avant la mort, la température corporelle chute à 30 °C. Certains poulets malades peuvent présenter des symptômes de lésions du système nerveux ou du tube digestif, un gonflement du tissu sous-cutané au niveau de la tête et du cou. La létalité est de 70 à 100 %.
La forme respiratoire de la maladie dont le degré de manifestation dépend de la virulence de la souche, de la présence d'infections secondaires, de l'âge et des conditions d'élevage l'oiseau, se caractérise par :
- la température corporelle jusqu'à 44 ° C, des éternuements ;
- des difficultés respiratoires, une respiration sifflante, un essoufflement ;
- un bleuissement du peigne, des boucles d'oreilles ;
- une conjonctivite, un larmoiement.
Un oiseau malade perd l'appétit, ses plumes sont gonflées, sa tête et ses ailes sont baissées, du mucus coule de son bec.
La létalité est de 70 à 90 %. Certains oiseaux présentent de l'ataxie (trouble de la coordination des mouvements), des tremblements et d'autres signes de dommages au système nerveux. Chez un oiseau adulte, on note une diminution ou un arrêt de la croissance, qui peut survenir même en l'absence de symptômes de lésions des organes respiratoires. Avec la forme respiratoire de la maladie, la mortalité ne dépasse pas 20 %.
Le virus de la grippe de sous-type A6 provoque une maladie épizootique chez les oiseaux adultes avec des lésions prédominantes du tube digestif.
Avec la forme entérique, il y a un refus de s'alimenter, une diminution de la production d'œufs ; l'oiseau devient inactif, léthargique, les plumes sont ébouriffées. Soif, diarrhées mousseuses, de couleur jaune verdâtre, parfois avec un mélange de sang sont notées. Cette forme de la maladie a un taux de morbidité élevé, mais le taux de mortalité ne dépasse pas 5 à 15 %.
Les facteurs favorisants
La source de l'agent causal de l'infection est :
- les poulets et poussins malades, qui sécrètent le virus dans l'environnement extérieur avec les œufs et toutes les sécrétions et excréments.
- Chez les oiseaux infectés, le virus de la grippe peut être excrété au niveau des muqueuses, de la cavité buccale, de la conjonctive et ducloaque. Il sera transmis par contact direct entre les oiseaux ou par contact indirect ou véhiculés par l'air (les espaces confinés favorisent la transmission du virus, mais il ne s’agit pas de la voie de transmission prépondérante).
- Les fèces sont des sources importantes de virus pouvant contenir jusqu’à 107 particules infectieuses par gramme.
Les facteurs de transmission du virus peuvent être :
- des locaux contaminés, des litières, des nids, divers articles de soins ainsi que des cadavres d'oiseaux abattus, des déchets d'abattage, des œufs, du duvet et des plumes d'oiseaux malades.
- Les oiseaux qui habitent à côté des humainset les oiseaux sauvages, les rongeurs, les insectes, les véhicules, ainsi que diverses violations des règles de quarantaine contribuent à la propagation de la maladie.
- Les eaux contaminées (étangs, lacs ou eaux de boisson) représentent le risque principal de contamination pour les oiseaux sauvages.
La volaille est infectée par des gouttelettes en suspension dans l'air, ainsi que par voie orale par l'eau et les aliments contaminés par l'agent pathogène.
En cas d'apparition initiale dans l'élevage, la grippe se propage parmi les poulets sous la forme d'une épizootie, qui couvre presque tous les troupeaux de volailles sensibles dans les 30 à 40 jours, avec un taux de mortalité élevé de 80 à 100 %. Avec l'introduction constante de nouveaux poulets sensibles dans le troupeau, il y a systématiquement des épidémies qui perdurent. Les poulets et les poussins souffrent souvent de mycoplasmose respiratoire, de cholesepticémie et de laryngotrachéite infectieuse dans les élevages touchés par la grippe.
La lutte à l’échelle du monde et en France
Lorsqu’un foyer est identifié le virus de la grippe aviaire, les mesures consistent en une mise en quarantaine suivie de l’abattage des animaux infectés et des animaux potentiellement exposés. Des procédures de décontamination du matériel utilisé doivent alors être appliquées afin d’éviter une contamination entres fermes.
En juillet 2005, une conférence internationale, sous l’égide de l’OMS, de l’OIE et de la FAO, a statué sur les mesures nécessaires pour prévenir la transmission du virus. Elle a notamment insisté sur la nécessité d’élever les différentes espèces animales séparément, en évitant tout contact entre les volailles et les porcs, et d’encourager les éleveurs à signaler les cas suspects de grippe aux autorités.
Afin de prévenir l'introduction et la propagation de l'agent causal de la maladie, il est nécessaire de suivre attentivement les normes vétérinaires et sanitaires relatives à la garde et aux soins des volailles. Une attention particulière doit être portée à la surveillance vétérinaire lors de l'importation d'œufs à couver et de poulets, uniquement provenant d'élevages sûrs en ce qui concerne les maladies contagieuses, leur entretien de manière isolé, le nettoyage mécanique régulier des poulaillers et des abords de l'élevage, et la désinfection courante.
Si la grippe aviaire est détectée, il est conseillé d'abattre tout le groupe affecté. Les carcasses d'oiseaux malades et suspects, ainsi que les cadavres d'oiseaux morts, sont brûlés. Les plumes et le duvet provenant de l'abattage d'oiseaux en bonne santé sont séchés dans des unités de séchage à une température de 85 à 90 °C pendant 15 minutes. S'il n'y a pas d'unité de séchage, le duvet et les plumes sont désinfectés. Les poulaillers subissent un nettoyage mécanique approfondi, les équipements en bois de faible valeur (mangeoires, perchoirs), les résidus d'aliments et le fumier sont brûlés, et tous les poulaillers et la zone qui les entoure sont désinfectés.
Les volailles en mauvaise santé et peu est productives sont systématiquement abattues dans un élevage sain. Les œufs destinés à l'incubation sont transportés dans les fermes à l'abri de la grippe. Chaque lot de jeunes oiseaux exportés est élevé dans un local complètement débarrassé des oiseaux précédents, nettoyé et désinfecté, et situé dans un poulailler sécurisé. Après avoir atteint l'âge de 45 jours, les poulets sont vaccinés avec un vaccin inactivé.
La police sanitaire en France
Les principales mesures concernent :
- Recensement des détenteurs d’oiseaux (les non-professionnels possédant des basses-cours auprès de leur mairie, les professionnels, quelle que soit la taille de leur exploitation, auprès de la DDPP).
- Limitation maximale de la possibilité de contact entre les oiseaux sauvages et domestiques au moyen de prévention avec la mise à l’abri de tous les oiseaux, détenus par des particuliers ou des professionnels, dans des bâtiments fermés ou sous des filets et la protection des points d’abreuvement et d’alimentation dans des lieux fermés.
- La surveillance : en plus de la déclaration obligatoire de toute mortalité anormale pour laquelle l’influenza aviaire ne peut être exclue et qui donne lieu à des mesures de suspicion traitées par les vétérinaires sanitaires et la DDPP, une surveillance par autocontrôles est mise en œuvre à plusieurs niveaux :
- Une surveillance programmée de la mortalité
- dans tous les élevages de palmipèdes,
- dans les élevages de plein air ne pouvant pas mettre leur volailles à l’abri,
- dans les élevages dont la biosécurité a été jugée défavorablement.
Cette surveillance se fait sous la responsabilité du propriétaire, par autocontrôles avec une série hebdomadaire de prélèvements sur les oiseaux trouvés morts à des fins de recherche d’influenza aviaire.
- Une surveillance avant mouvements
- tout mouvement de palmipèdes (entre élevages et vers l’abattoir),
- les mouvements entre élevages pour les autres espèces,
- les lâchers de gibier.
Là encore, il s’agit d’autocontrôles à des fins de recherche du virus de l’influenza.
Ils contrôlent également la qualité de la désinfection des transports, des conteneurs de retour et la sécurité des fourrages importés.
Les personnes qui travaillent ou qui sont en contact avec de la volaille soupçonnée d’être infectée par des virus de l’influenza aviaire devraient porter des vêtements de protection, y compris un masque facial, des lunettes protectrices, des gants et des bottes.
Si vous entrez en contact avec des oiseaux infectés, les mesures d’hygiène personnelle à prendre consistent à vous laver les mains, à prendre une douche et à laver tous vos vêtements. Vous devez également nettoyer et désinfecter vos chaussures.
L'information sur les mesures applicables : site du ministère en charge de l’agriculture :
https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-les-mesures-de-biosecurite-pour-les-operateurs-professionnels-et-les-particuliers
Les professionnels du secteur avicole bénéficieront-ils d’une aide financière, si des millions de volailles devaient être abattus ou confinés?
La confirmation de la maladie entraîne des mesures de police sanitaire, dont l’abattage. Dans ce cas, une indemnisation des éleveurs est prévue par arrêté ministériel. L’état prend également en charge le financement des mesures de surveillance et de nettoyage et désinfection.
Gestion d’une situation de crise sanitaire en France
Afin de protéger les élevages voisins d’une extension de la maladie, la zone réglementée mise en place dans les départements sur les territoires du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, est étendue.
Cinq communes supplémentaires des Pyrénées-Atlantiques sont désormais concernées par ce zonage réglementé : Aurions-Idernes, Conchez-de-Béarn, Diusse, Mont-Disse et Portet qui s’ajoutent aux 7 communes déjà placées en zone réglementée par arrêtés des 26 décembre 2022 et 5 janvier 2023.
Ces 12 communes sont placées en Zone Réglementée Supplémentaire (ZRS) (distance de 10 à 20 km des foyers gersois).
Dans cette ZRS, les mesures suivantes s’appliquent :
- renforcement de la biosécurité et de vigilance en cas signes cliniques, de mortalités ou de baisse des paramètres de production (baisse de consommation d’eau, d’aliment…) ;
- obligations de surveillances régulières en élevages de palmipèdes et gibiers à plumes, par autocontrôles ;
- interdiction de mise en place de volailles d’un jour (galliformes et palmipèdes) et d’introduction dans la ZRS de volailles (galliformes et palmipèdes) provenant d’autres zones réglementées ou indemnes jusqu’au 18 janvier 2023 inclus, durée qui pourra être réévaluée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire ;
- surveillance aux mouvements des palmipèdes, gibiers à plumes et appelants de gibier d’eau.
Les modalités des surveillances sont précisées dans l’arrêté préfectoral du 6 janvier 2023.
De plus dans le cadre du niveau de risque IAHP élevé sur le territoire national, les élevages de volailles doivent respecter les conditions de mise à l’abri.
Pour les particuliers (basses-cours), les volailles doivent être claustrées en bâtiment,à défaut protégées par des filets (au-dessus et sur les parois latérales des parcours).
Les volailles françaises devraient recevoir un premier vaccin contre la grippe aviaire à l’automne 2023. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé le 22 décembre, en Vendée, vouloir établir une «stratégie vaccinale» pour la saison 2023-2024 et éviter un troisième hiver ravageur à la filière.